C'est vrai qu'au parc, tous les spectacles sont très rythmés, ont une musique très entraînante, des voix très marquantes et expressives, un texte assez simple à comprendre par tous et un vocabulaire accessible, une intrigue lumineuse et pleine d'espoir même pour les thèmes les plus sombres (par ex. le final du Dernier Panache est incroyablement beau et coloré, et la transition entre le recueillement dans la chapelle et la danse est très bien faite).
Du coup, quand on compare avec la Cinéscénie, c'est vrai que c'est assez différent : dès le début, ça commence avec un long monologue de 4min30 du marchand de quenouilles avec une intonation peu joyeuse rappelant parfois le ton de la récitation de la messe, un lexique parfois ancien, des phrases très longues et peu euphoriques (cf "et je marche toujours, dans mes sabots trop lourds"). Cela peut être compliqué à comprendre pour les spectateurs, encore plus pour les plus jeunes. Pourtant, juste après, l'ambiance est beaucoup plus joyeuse avec la rencontre du Petit Jacques avec son ancêtre du Moyen-Âge, et les enfants peuvent s'identifier à travers le Petit Jacques, qui rêve de revivre le Moyen-Âge. Et quand démarre la scène de la Quintaine, la musique est entraînante et très rythmée. Alors, pourquoi les organisateurs n'ont-ils pas souhaité alléger le tout début du spectacle, et instaurer dès le départ ce climat rêveur et euphorique ? De même, quand la Quintaine se termine, le "Tais-toi" du marchand de quenouilles est assez brutal et la description qui suit de Catherine conserve la même voix terne du début, alors que pourtant le thème est lumineux. La fin de ce texte est même assez difficile à suivre : "le cuivre des pauvres, la corne des soldats de 93, la corne de la Renaissance" et le ton devient presque menaçant. Et de nouveau, la scène qui suit est joyeuse, rythmée, lumineuse avec la Renaissance et le Bal vénitien.
Et ainsi de suite jusqu'à la fin du spectacle où la transition entre le Ballet d'hiver et le Final se fait par un monologue de 1min30 avec de nouveau des longues phrases et un ton peu joyeux malgré les beaux mots employés.
Au parc en revanche, la plupart des monologues ont été raccourcis au fil des années pour donner plus de rythme aux spectacles, et les voix sont régulièrement changées ou améliorées.
Ma question est donc : qu'en pensez-vous de ce choix d'avoir conservé telles quelles aujourd'hui encore les tirades du marchand de Quenouilles et cet aspect moins joyeux dans les textes à la Cinéscénie ? Et pensez-vous que dans les années à venir, la narration ressemblera plus à celle des spectacles du parc ?
