Le Puy du Fou : une créativité sans limite
Rien ne vient entraver le trio créatif du Puy du Fou. Certainement pas les contingences matérielles. C’est l’un des secrets de la réussite du Puy du Fou. Un autre réside dans les milliers de bénévoles, dans leur dévouement et le sentiment de participer à une immense œuvre.
Le Puy du Fou vient de recevoir la plus prestigieuse des récompenses attribuées aux Parcs à thème : « le Thea Classic Award ». Cet « oscar », qui a élevé le Puy du Fou au-dessus des près de 700 parcs à thème dans le monde, ne récompense pas seulement un spectacle, ou une production particulière, mais l’œuvre dans son intégralité. Le Puy du Fou est bel et bien le premier parc à thème du monde. A ceci près qu’il n’est pas un parc à thème.
Le Puy du Fou ce n’est en effet pas une succession de manèges ou d’attractions technologiques. C’est une œuvre constitué de spectacles vivants. Un show parc, disent les Américains. C’est aussi une leçon d’histoire. Ses concepteurs disent un voyage dans le temps, ou bien un livre d’histoire à ciel ouvert. Qu’importe. C’est une plongée au cœur des racines de la Vendée et de la France. C’est une création à contre-courant, dont le succès défie les règles du marketing et suscite aujourd’hui des vocations à travers le monde.
Tout est parti des rêveries de poésie d’un étudiant de l’ENA, qui entendait écrire une chanson de geste, une ode à la terre de son enfance. On ne parlait pas alors d’entertainment, mais on pensait que, pour réussir, une entreprise de devait de répondre à certains critères rationnels. Le projet de Philippe de Villiers les bafouait tous. A défaut de convaincre les grands, il séduisait quelques fous. Ainsi naquis la légende des Puyfolais.
Aujourd’hui encore, ce rêve éveillé, qui est l’une des locomotives du tourisme du grand ouest, défie l’entendement. 65% des visiteurs du Puy du Fou reviennent dans les trois ans. Le taux de satisfaction du public est de 95% … Ils ont été 1 448 000 en 2011, générant un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros. Grâce à ces recettes, 1,8 millions d’euros seront investis dans le spectacle nocturne [la Cinéscénie] en 2012 et 7,1 millions dans le Grand Parc. Pas un centime n’a été versé à un quelconque actionnaire, pas plus que n’a été perçu le moindre euro de fond public. Car, le secret du Puy du Fou, ce sont les bénévoles, les Puyfolais.
Plus de 3000 personnes œuvrent gratuitement par la Cinéscénie. Ils sont 1300 sur scène chaque soir, plus près de 400 personnels d’accueil, de restauration, de sécurité… Les hommes, les femmes et les enfants de la lumière et ceux de l’ombre. Tous mobilisés par une œuvre unique qui les dépasse. C’est ainsi que Nicolas de Villiers explique l’extraordinaire engouement que suscite le Puy du Fou et qui fait que, derrière les 3000 bénévoles, une liste de 600 attend pour prendre leur tour.
La Cinéscénie est l’acte fondateur du Puy du Fou, en 1978. Il a entraîné derrière lui ces centaines de talents. Ce vivier a permis l’émergence du Grand Parc en 1988. Certains bénévoles ont alors pu se consacrer professionnellement au Puy du Fou. « Il faut bien comprendre que tous les participants à la Cinéscénie sont bénévoles et que tous ceux qui travaille au Grand Parc sont salariés. Il y a 180 permanents et près d’un millier de saisonniers », détaille Nicolas de Villiers. Cette organisation ne laisse aucune place aux demi-mesures. Mais rien n’empêche un salarié du Grand Parc de rester bénévole du spectacle nocturne [la Cinéscénie].
Le Puy du Fou cultive ses talents, il les promeut. Il puise dans un vivier qui s’autoalimente avec, au cœur, la conviction de faire partie de cette grande aventure. Depuis 1998, les jeunes Puyfolais passent par l’Académie Junior. Là s’enseignent les métiers du spectacle, du maniement des rapières, à l’équitation, ou encore à l’enluminure, mais aussi bien d’autres techniques. Ces académiciens sont l’avenir du Puy du Fou. Voilà pour le devant de la scène.
L’envers du décor, les coulisses du spectacle, l’autre secret du Puy du Fou, c’est la liberté absolue de ses acteurs. Depuis 1978, pas une ligne n’a été écrite en dehors du fondateur. Tous les scénarii sont de sa plume et, désormais, de celle de Nicolas, son fils, qui co-écrit avec son père. Un autre homme est avec eux aux manettes de la machinerie : Laurent Albert. C’est celui qui transforme le rêve en mécanisme. Le trio créatif, ainsi que le défini Philippe de Villiers ne renonce jamais à aucune folie au motif qu’elle serait démesurée. Bien au contraire !
« On part d’un thème, explique Laurent Albert. Par exemple, en 1995, c’est les invasions vikings. Philippe de Villiers voulait faire arriver des drakkars. Comment faire ? J’ai proposé qu’il en surgisse un de l’eau. » Pourquoi faire simple ? Un donjon, qui crache des flammes et se déplace, des remparts qui s’effacent, une course de quadrige dans un authentique stade Gallo-Romain en dur, qui plus est recouvert d’un velum, les réalisateurs qui donnent forme aux récits sont à chaque fois les plus démesurées. Le Puy du Fou ne choisit jamais la facilité. Et, de la Cinéscénie au moindre des spectacles du Grand Parc, ce sont des dizaines de numéros de grande magie qui se multiplient sans cesse.
Les visiteurs sortent « enchantés » à chaque spectacle, avec cette question qui tenaille les incrédules : « Comment ont-ils fait ? », « Il ne faut surtout pas chercher à savoir », sourit Laurent Albert. Pour que l’enchantement opère, il faut se laisser porter. L’invitation vaut pour les futurs spectateurs de la Cinéscénie nouvelle version. Le spectacle prend en effet cette année une dimension toujours plus spectaculaire. Outre le son relief, les effets visuels et pyrotechniques ébouriffants, le récit a été à nouveau remanié, de manière à ne laisser aucun répit au public. « Nous allons prendre le spectateur par la main dès les premières minutes et nous ne lâcherons qu’à la fin. Ce sera le plus grand plan séquence au monde, sans interruption aucune », explique Nicolas de Villiers.
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