par philpid34 » 16 Juillet 2012, 05:02
Entre le ballet d'hiver et le final, Philippe Noiret dit :
"Vous ne me reverrez jamais,
je ne suis jamais revenu.
Un soir d’avril que la lune rousse, dans un dernier sursaut d’hiver, frappait un dernier coup de froid,
un soir que le temps était vif, que la glace prenait sous mes pas, la lune rousse d’Avril m’a brisé au creux d’une dernière barge.
Blotti dans la grange à souvenirs, près de vieux outils hors d’usage, revenus des champs pour toujours, négligés sur le foin humide, et qui reposent en paix, je me suis endormi, en serrant dans mes bras mon vieux sac à nouvelles.
Peut-être les enfants l’auront-ils recueilli au matin de printemps, courant dans le pays,
peut-être les enfants grimpés dans les vieux chênes, la main ouvrant l’oreille, les yeux dans le soleil,
peut-être les enfants sauront-ils deviner dans les humeurs du jour, et portée par le vent de collines en collines, la voix d’autres enfants qui chantent et se souviennent, qui chantent en foulant cette terre de géants, et de genets en fleurs…"