Chaque week-end de l'été, Christophe Godreau, 42 ans, fait l'acteur dans la Cinéscénie. Plus de trente ans que ça dure ! Et pas la moindre once de lassitude sur son visage. « Je suis tombé dedans à l'âge de 10 ans, quand mon grand-père, Puyfolais de la première heure, m'y a emmené. Je n'en suis plus jamais reparti », sourit-il, les yeux pétillants.
En 1980, la grande aventure du Puy du Fou commence. Christophe ne la quittera plus jamais. Comme lui, chaque vendredi et samedi, durant quatre mois, 1 200 bénévoles se préparent à entrer en scène à la nuit tombée. Au total, ils sont 3 200 pour assurer un minimum de roulements.
« Des amitiés fidèles »
Toutes générations et tous milieux confondus, ils viennent des communes avoisinantes, voire d'autres départements, pour enfiler le costume de François Ier ou d'un paysan vendéen. Sur les quinze hectares au pied du château, les centaines d'acteurs évoluent dans des tableaux vivants. Du Moyen-Âge à nos jours, ils évoquent les fêtes populaires, le travail des champs, l'histoire de la Vendée à travers les siècles.
Christophe, lui, endossera pour la première fois, samedi, le rôle du marchand de quenouille. Une grande première pour ce cadre de l'industrie : « C'est le premier personnage à entrer sur scène, seul devant 14 000 spectateurs. C'est un peu le fil conducteur de la Cinéscénie. »
Au fil des années, Christophe est devenu responsable d'un vestiaire, puis coordinateur adjoint d'un des villages d'acteurs. Et, chaque saison, il fait en sorte que tout coïncide avec ses rendez-vous puyfolais. « Je prends mes vacances avant ou après. Mais impossible de louper une séance... Sauf pour un mariage ! »
Le secret d'une telle passion ? « Les gens sont tellement chaleureux, ici. De vraies amitiés se nouent, fidèles. Une grande famille. Au Puy du Fou, on ne retrouve pas tous les symptômes de la société. Tous les soucis s'envolent. »
Difficile de citer en particulier une anecdote. « Les souvenirs, j'en ai plein... » Très vite, en refaisant le film de ses trente ans de Cinéscénie, il se rappelle la venue de Soljenitsyne : « La ferveur et l'enthousiasme régnaient au Puy du Fou. » Grand souvenir également : « La présentation des coureurs du Tour de France en 1993, sur l'aire scénique. Les cyclistes traversaient l'étang devant le château et je faisais partie des acteurs qui les accompagnaient. »
Tout souriant, Christophe se remémore aussi les bons souvenirs d'enfance et d'adolescence : « Les soirs des premières représentations, on se retrouvait entre copains pour faire la fête. Important, dans une vie d'ado. » Une grande fierté pour lui d'être Puyfolais de longue date : « Plus d'une moitié de vie, ça compte. On fait partager et découvrir un peu de l'histoire de la Vendée. Mon grand-père m'a transmis cette passion et ce n'est pas prêt de s'arrêter ! »
Linda BENOTMANE.
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