Modérateurs : Gendarmes de l'Aurthograf !, Modérateurs
Puyfolette a écrit :La passionnée des Guerres de Vendée que je suis est très intéressée! Si je trouve ce numéro de la revue, je l'achète sans hésiter (surtout avec la bonne impression que tu en donnes)! En plus, la couverture attire le regard et tu dis que le dossier est bien construit.
Puyfolette a écrit :Il n'a pas l'air de ressembler à un magazine que j'ai acheté il y a un mois et demi et qui parlait des grands sites touristiques français. Le Puy du Fou était bien rabaissé au niveau des Pays de la Loire (on voyait que c'était du parti pris). J'ai bien regretté d'avoir dépensé de l'argent dans une telle nullité...
Le parc vendéen a attiré 2,2 millions de personnes en 2016 mais peu d’étrangers. Nicolas de Villiers préside fidèlement aux destinées de l’empire « légué » par son père.
Non, le Puy du Fou n'est pas une entreprise familiale mais la conjugaison d'une association qui gère la désormais légendaire Cinéscénie et d'une société anonyme qui « porte le grand parc », explique rapidement celui qui préside les deux instances : Nicolas de Villiers. Le fils de Philippe - créateur du parc, double candidat à la présidentielle et ancien président du Conseil départemental de la Vendée - est aujourd'hui à la tête d'une structure qui génère plus de 95 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Un jour, peut-être, ce ne sera plus un Villiers qui dirigera le Puy du Fou ? Le jeune président l'assure, « ce qui compte, c'est que l'œuvre demeure, perdure ». De ce côté-là, il n'a aucune raison de s'inquiéter : l'œuvre paternelle prospère dans des proportions spectaculaires.
Un record de visiteurs
Le parc vendéen a battu cette année son record de visiteurs. Avec 2,2 millions de personnes accueillies en 2016 (+ 6,5 %), le Puy du Fou conforte sa deuxième place nationale derrière Eurodisney (à Marne-la-Vallée, en région parisienne). En 2015 déjà, la barre des 2 millions de visiteurs avait été franchie. Cette rivalité avec Mickey, la dynastie Villiers se plaît à la mettre en scène : « Ne parlez pas de parc d'attractions, le terme est insultant. On n'est pas chez la petite souris ! » tonnait Philippe de Villiers il y a deux étés (1).
L'année 2016 a été marquée en France par une importante défection des touristes étrangers (- 7 %), le Puy du Fou (comme le Futuroscope, à Poitiers) a été moins touché par le phénomène, car la part de sa clientèle étrangère demeure marginale : 10 à 11 % sur l'ensemble de la saison (14 % durant les mois de juillet et d'août). Au contraire, 40 % des visiteurs du parc vendéen proviennent de la Nouvelle-Aquitaine, des Pays de la Loire ou de la Bretagne, contre seulement 15 % de touristes issus de la région parisienne.
Une identité trop française ?
Pour continuer à se développer et à élargir sa sphère d'influence, le Puy du Fou s'est lancé depuis plusieurs années dans le développement d'une stratégie pour faire du site une « destination ». Avec l'édification d'hôtels, de restaurants, le parc se veut un lieu de séjour et non d'étape. L'an prochain, c'est un nouvel hôtel (le cinquième) et un restaurant de 800 couverts qui verront le jour.
Si la stratégie semble pertinente pour une clientèle française, qu'en est-il des Italiens ou des Allemands que les combats des chouans ou le destin de Jeanne d'Arc ne passionnent pas en soi ? En d'autres termes, le Puy du Fou - qui flatte les nostalgies françaises - n'est-il pas victime à l'étranger de son caractère identitaire ? Nicolas de Villiers réfute cette hypothèse et récuse « l'usage à toutes les sauces du terme identitaire ». Pour lui, c'est « la situation géographique décentrée du parc » qui explique la relative faible part de touristes étrangers. « Les étrangers qui viennent sont enthousiastes, il faut se faire connaître d'eux. Alors que pendant des années nous avons mis l'accent sur la création de nos spectacles, nous allons désormais développer en plus notre communication. Le Puy du Fou mérite d'être mieux connu à l'étranger. » La structure vendéenne a ciblé l'Angleterre et le Benelux, explique Nicolas de Villiers, tout en notant « la progression enregistrée cette année du nombre de visiteurs espagnols ».
En réalité, pour conquérir de nouveaux marchés, davantage que sur la simple communication, le Puy du Fou s'appuie sur une stratégie bien plus ambitieuse. Le parc s'est en effet doté d'une filiale - Puy du Fou International (8 millions d'euros de chiffre d'affaires) - qui conçoit, construit, dirige et produit des spectacles à l'étranger. Après les Pays-Bas, c'est désormais l'Angleterre qui accueille un spectacle made in Puy du Fou. « En Vendée, nos spectacles sont une ode à la France et à son histoire. Ailleurs, c'est l'histoire des autres pays que nous magnifions. »
D'autres projets en Espagne, en Italie ou en Chine sont évoqués par Nicolas de Villiers, qui regrette celui avorté en Russie « à cause des sanctions européennes qui empêchent les entreprises françaises de travailler avec la Russie alors que l'inverse est possible. C'est absurde. »
Au Puy du Fou, la politique n'est jamais loin. Nicolas de Villiers a beau assurer que le parc n'est « jamais militant ». Qu'il s'agisse d'évoquer l'Europe ou de parler de « génocide » à propos de la répression de l'insurrection vendéenne pendant la Révolution française, ce sont les idées de son père qu'il répète à l'envie.
(1) « L'Express » du 23 juillet 2014.
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